Sequelle de vie : Mon combat pour la justice et la guérison (Histoire)
Bonjour les filles ; Le courage de partager mon histoire est né de la nécessité de libérer un poids insupportable et d’offrir aux autres filles abusées l’espoir de guérison. Je suis Kaya, j’ai 20 ans, et il y a cinq ans, j’ai été confrontée à une expérience qui a profondément marqué ma vie. Bérenger est entré dans ma vie comme un tourbillon d’émotions. Son charme et son apparence séduisante m’avaient captivée. Pourtant, en y repensant, j’aurais dû voir les signaux d’alerte dissimulés derrière son charisme. Les regards déplacés, les remarques blessantes, les attitudes machistes, je les avais ignorés, éblouie par mon amour naissant.
C’était un vendredi soir, alors que nous discutions en marchant le long du chemin pavé qui menait à ma maison. Les tensions émergeaient à propos de l’intimité, un sujet sur lequel nos opinions divergeaient. Je lui avais maintes fois exprimé que je n’étais pas prête, mais Bérenger insistait, prétendant que cela définissait une relation authentique. Il ne savait rien de mes véritables sentiments.
Lorsque nous avons emprunté une ruelle sombre avant d’atteindre ma maison, l’atmosphère s’est alourdie. Bérenger a soudainement changé, me saisissant brutalement, m’immobilisant. Mes cris étaient inutiles, mes tentatives pour me libérer, vaines. Il a commis l’irréparable, ignorant mes pleurs et ma douleur.
Je suis rentrée chez moi, effondrée, noyée dans mes larmes. Pourtant, le poids de ce silence était écrasant. Je me suis laissée convaincre par cette idée fausse que la société semblait véhiculer : laisser un homme disposer de mon corps sans mon consentement. C’était une erreur, une faute que je portais et qui risquait de mettre d’autres femmes innocentes en danger. Je regrette de ne pas avoir eu le courage de parler, de dénoncer cet acte injuste pour que la justice soit rendue.
Aujourd’hui, en partageant mon histoire, je veux donner de la voix à celles qui restent silencieuses. Je veux que chaque femme abusée trouve le courage de parler, de se libérer du fardeau de la culpabilité et de la honte. Mon expérience douloureuse m’a enseigné que la parole est le premier pas vers la guérison et vers la justice.
Imelda N’PO
NB : Cet article se retrouve dans le Numero 01 du Magazine Women’s Voices. Un Magazine conçu Edité et Publié par le ROAJELF-Bénin afin de promouvoir le genre et le leadership en racontant l’histoire de chaque femme béninoise en mettent l’accent sur leurs quotidiens et leurs combats.